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Gilbert La Porte

Triangle des Plaines


Une randonnée en itinérance comme nous n'en avions pas fait depuis quelques temps ! Il s'agit de réaliser en deux jours un parcours de 46 km au total, à l'allure d'une randonnée pédestre, pas du trail. Le but est d'arriver tous ensemble en excellente forme.

La première journée, 22 km, la plus technique et la plus sportive. La deuxième journée, 24 km, mais moins technique, mise à part une montée assez abrupte au col de Bébour. Et entre les deux, une soirée et une nuit dans l'une des plus charmantes villes touristiques de notre belle île : Hell Bourg, au gîte La Mandoze. En Malgache, mandoze veut dire s'endormir. Dormir du sommeil du juste pour terminer cette itinérance.


COTATION FEDERALE (nous distinguons les deux journées pour ne pas brouiller les pistes) :

1e journée :

IBP Index 144

Difficulté de la randonnée :

Très très difficile,

Pour marcheurs expérimentés

Durée : Il faudra compter entre 7 et 8 h, pauses comprises y/c pause casse-croûte

Longueur : 22 km

Dénivelé positif : 978 m


2e journée :

IBP Index 99

Difficulté de la randonnée :

Très difficile,

Pour très bons marcheurs

Durée : Il faudra compter entre 7 et 8 h, pauses comprises y/c pause casse-croûte

Longueur : 24 km

Dénivelé positif : 992 m


Inscriptions : closes à présent, parce qu'il fallait réserver les places au gîte. Mais nous recommandons aux sept vaillants randonneuses et randonneurs de cette itinérance de s'entraîner pendant les trois semaines à venir pour avoir une bonne condition physique le jour J. La descente vers Hell Bourg est éprouvante.

 

Point de départ

Le départ se fera le samedi 18, à 7 h 30 au départ du sentier vers le Piton des Neiges, à Bourg Murat, Plaine des Cafres. Nous serons heureux de retrouver nos véhicules le lendemain au bout de 44 km de randonnée 😆

 

La carte de ce parcours

https://www.openrunner.com/route-details/16277010

Télécharger la trace GPX :

 

L'itinéraire

1e jour

Nous démarrons dans la fraîcheur de la Plaine des Cafres (eh oui, les températures matinales ont commencé à chuter sans crier gare après le passage de Freddy !), au milieu des pâturages dans ce qui est communément appelé Mare à Boue. En effet, une large portion de notre randonnée ce matin, avant d'arriver à la Caverne du Bras Chansons, peut se dérouler dans des zones humides avec un terrain bien trempé ; tout dépendra du temps qu'il aura fait pendant la semaine précédant notre virée. Mais un randonneur ne rechigne pas à gadouiller, n'est-ce pas ? Il suffit d'être bien équipés pour cheminer sans difficultés. Les zones humides sont essentielles pour nous tous et pour la biodiversité authentique de cette région. Conservons-les comme elles sont, sans bétonnage et autre bitumage pour soi-disant développer touristiquement notre unique île de La Réunion qui n'en a pas besoin, tellement elle recèle de trésors naturels.

Nous nous détachons peu à peu du tumulte urbain pour redevenir un être vivant vulnérable mais apaisé, dans un écosystème intégral fait de minéral, de végétal et d'animal. Les tek-tek, zoiso la vierge ou autres nous font la fête ; les ruisseaux nous murmurent une ritournelle infinie et inlassable ; le cadre millénaire des pitons gigantesques nous invite à lâcher prise et à aller de l'avant.

Au km 9, nous laissons à gauche le sentier Jacky Inard qui file vers le Dimitile et nous poursuivons à l'assaut du plus haut sommet de l'île par le Côteau de Kerveguen. Nous nous trouvons ainsi sur le chemin de crête qui domine la Réserve biologique du Grand Matarum, avec des points de vue exceptionnels sur Cilaos si le temps et la couverture nuageuse le permettent. Nous continuons ainsi jusqu'à la Caverne Dufour et le gîte du Piton des Neiges.

Nous poursuivrons notre ascension, par la droite, jusqu'à la Caverne Mussard où nous chercherons à trouver un endroit pour la pause casse-croûte.


Et à partir de là, mes ami.e.s, nous allons devoir dévaler près de 1 400 m de descente sur un sentier rocailleux et abrupt ! Cela vous semblerait interminable si vous ne preniez le temps d'admirer le cadre enchanteur fait des espèces animales et végétales endémiques qui vous entourent. Et les points de vue imprenables sur le Cirque de Salazie au fur et à mesure de notre progression.

Nous atteignons ainsi Bé Mahot, puis de nouveau le tumulte de la ville, les premières habitations, les premiers élevages ovins, les chants de coqs (même en fin de jour). La ville est proche. Une envie folle de boissons fraîches nous prend qui nous fait accélérer le pas. Des coups de fil à nos proches pour leur dire que nous sommes tous heureux d'avoir fait ce premier tronçon de notre itinérance.

Hell Bourg nous accueille, nous réconforte et nous demande de lâcher prise. Ziska domin matin !


2e jour

Après une bonne nuit de repos et un petit-déjeuner complet, nous reprenons la direction de Bélouve qui se présente à quelques 400 mètres au-dessus de nous. L'important est de ne pas partir trop vite. La montée se fait progressivement. Les paliers sont bien indiqués, quasiment à chaque virage. Il faut prendre le temps d'admirer les magnifiques points de vue sur le Cirque de Salazie au fur et à mesure de notre ascension. Ne pas se donner comme point de mire les antennes : elles sont bien plus loin que notre arrivée au sommet de la falaise. Très rapidement, nous arrivons au belvédère de Bélouve qui surplombe tout Hell Bourg. Une petite pause admirative du panorama sur le cirque de Salazie s'impose.

Nous y retrouvons de la famille, des amis, venus nous retrouver pour faire un bout de chemin sur des sentiers exceptionnellement riches en flore endémique et indigène. Suivant le temps qu'il aura fait les jours précédents, le terrain peut être gras ou franchement boueux. Mais qu'importe, nous pourrons nous décrasser en rentrant. Le parcours dans cette forêt primitive est exceptionnel et sans aucune difficulté. Nous prendrons les raccourcis là où il faut pour atteindre le Camp de Bébour.

Puis le Col de Bébour. Nous nous trouvons sur les traces des marrons qui ont fui leur triste sort d'esclaves. Devenir marrons, c'était, avant tout, retrouver le chemin de la Liberté. Ils s'enfuirent ainsi, en prenant les chemins les plus ardus, pour être sûrs de ne pas être poursuivis. Car à l'époque, il n'y avait point de route nationale pour conduire à la Plaine des Cafres.

L'atteinte du Piton de la Plaine des Cafres marque la fin de nos ascensions du jour. Nous poursuivons notre périple dans un environnement vierge de toute velléité touristique, à l'écart encore du brouhaha insipide de la ville. Quelques ruisseaux ou petits bassins nous invitent encore à ralentir le pas avant de quitter ce paradis.

Puis, apparaissent à nouveau les pâturages, les barbelés les clôtures, puis un chemin bétonné (beurk !), puis la Plaine des Cafres devenue la cible de toutes les convoitises "touristiques". Mais nous sommes revenus d'un périple d'à peine 48 heures, convaincus - j'en suis sûr - qu'il faudra tout faire pour préserver nos espaces naturels exceptionnels.


Equipement nécessaire

- Un sac à dos comprenant :

- Le fond de sac habituel : sifflet, couverture de survie, lampe frontale

- Du grignotage : fruits secs, barres de céréales ou chocolatées (pour deux jours) ;

- 2 l d'eau

- De bonnes chaussures de marche avec des semelles anti-dérapantes

- Vêtement de pluie

- Casquette

- Lunettes de soleil

- Bâtons de marche (conseillés)

- Le pique-nique sorti du sac pour le 1e jour, à reconstituer pour le 2e jour

- Les affaires personnelles pour la nuit au gîte : affaires de toilette, vêtements de rechange, trousse de médicaments (avec l'ordonnance pour le cas où), câble pour recharger son téléphone, petite monnaie pour la soirée à Hell Bourg



 


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