La Réunion : des paysages d’exception, des habitats naturels originaux, des espèces indigènes et endémiques uniques au monde !
A découvrir au cours de vos randonnées !
Du battant des lames au sommet des montagnes, de la côte aux vents à celle sous le vent, les paysages naturels changent rapidement, nous surprenant bien souvent.
Forêt semi-sèche de basse altitude, forêt humide des Bas, forêt mésotherme*, fourrés à Pandanus, Tamarinaies, formations altimontaines : autant de « visages » différents des peuplements végétaux au sein desquels chaque espèce de plante indigène et endémique a trouvé sa place en interrelation avec les autres êtres vivants de ce milieu.
La Réunion présente des habitats endémiques originaux, uniques au monde et dont nous n’avons pas toujours conscience quand nous les parcourons.
*Il s’agit ici de la flore spontanée vasculaire, qui ne prend pas en compte
les Algues, Champignons, Lichens et Bryophytes
Pourquoi cette originalité ?
Rappelons-nous que notre île, surgie des profondeurs des océans, est relativement jeune : quelques 3 millions d’années ! C’est peu !
La colonisation naturelle d’une île volcanique par des végétaux ne peut se faire qu’à la faveur d’une immigration lente et sélective de la flore des terres voisines, plus ou moins éloignées.
Pour faire ces trajets les plantes voyagent grâce aux vents, aux oiseaux et aux courants marins, mais déjà à ce stade la sélection est drastique. Les graines ne sont pas toutes adaptées à être transportées ainsi. La Réunion est une destination difficile à atteindre pour une graine!
Ainsi une flore indigène s’installe, bien avant l’arrivée des hommes.
La jeunesse de l île et de ses reliefs offre de nombreux biotopes différents permettant à la végétation originelle de s’installer dans des milieux de vie spécifiques, favorisant des processus de spéciation et un
micro-endémisme.
Aujourd’hui, la végétation naturelle présente un fort taux d’endémisme, la rendant unique au monde.
Cela n’est pas étranger à la nomination de La Réunion au rang de Patrimoine de l’Humanité !
Prêtes pour le grand voyage ?
Comment imaginer qu’un arbre, ou une herbe, puisse franchir l’océan pour aller se fixer à des centaines de kilomètres plus loin?
Tributaires de leur enracinement, les plantes ne peuvent pas se déplacer comme le font le animaux. C’est donc sous la forme de diaspores (fruits entiers ou simples graines) qu’elles pourront être transportées par l’air, l’eau ou des animaux. Encore faut-il qu’elles soient aptes au voyage !
Transport par le vent (ou anémochorie)
Certaines espèces ont des fruits secs, de petite taille et légers, facilement soufflés par le vent. D’autres sont dotés d’une membrane semblable à une aile ou d’un prolongement plumeux qui leur permet de parcourir des distances considérables si les vents sont continus.
Les fruits et graines trop lourds resteront donc au sol.
Les courants marins
A moins d’utiliser un radeau naturel, seuls les fruits et graines dotés de moyens de flotter (coque fibreuse, organes de flottaison, …) seront aptes à ce mode de transport.
De plus, le trajet peut durer plusieurs semaines dans l’eau de mer ! Il faut donc que les graines puissent conserver leur pouvoir de germination dans le temps, tout en résistant au sel.
La dissémination d’une espèce par les courants marins ou aériens présente donc de nombreux aléas, dont l’incertitude de la direction. Parmi les candidats au voyage, peu seraient à même de parvenir à coloniser de nouvelles terres sans développer une stratégie particulière : produire un nombre considérable de graines pour compenser les pertes inévitables lors du trajet.
De ce fait, certaines familles de plantes sont plus ou moins représentées sur l’île.
Ainsi les Orchidées, comme les Fougères, produisent de très nombreuses diaspores très légères facilement emportées très loin par les vents. Ces 2 familles sont donc bien représentées à La Réunion car l’île est sur la trajectoire de certains cyclones venant de Madagascar.
Quelques chiffres :
La flore spontanée de la Réunion est riche de : 867 espèces indigènes, soit 48 % de la flore. Les exotiques représentent 843 espèces répertoriées
Parmi les indigènes : 237 (soit 28%) sont endémiques strictes de la Réunion et 153 (18%) soit endémiques régionales (Maurice, Rodrigues) 605 sont des plantes à fleurs (Spermaphytes) et 243 sont des Ptéridophytes (de type Fougères)
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